Résumé de la situation au Nigeria
Le mouvement débute le 3 octobre 2020, après qu’un jeune homme ait été victime de violences de la part du SARS (Special Anti-Robbery Squat) à Ughelli. Le SARS est une unité créé par le gouvernement nigérien en 1992 dans le but de protéger le pays des vols à main armé. Mais depuis sa création, cette unité a été vivement critiqué du fait que des agents aient menacé des citoyens pour leur extorquer des fonds et aient  commis de nombreuses violences injustifiées, physiques et morales. Ce nouvel incident est donc la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les nigériens révoltés réclament la dissolution du SARS, un organe indépendant en charge de juger les possibles actes de violences des policiers et, plus généralement, luttent contre la brutalité policière. Sur les réseaux sociaux, le mouvement est reconnaissable par le hashtag #ENDSARS (28 millions de tweets en 2 jours du 9 au 11 octobre). Le mouvement se répandent rapidement dans le pays et des manifestations ont lieu dans plusieurs grandes villes. De nouveaux incidents impliquant le SARS font surface, notamment la mort d’un citoyen le 10 octobre, ce qui a pour effet d’amplifier le mouvement. De gigantesques manifestations ont lieu dans la plus grande ville du pays, Lagos.  Des routes et diverses infrastructures sont bloqués par les manifestants.  Le 13 octobre, le gouverneur de l’état du Delta tente d’apaiser la situation avec un discours de tolérance envers les manifestants. Mais ces belles paroles sont démenties par les évènements du 20 octobre : le SARS massacre des manifestants bloquant le péage de Lekki à Lagos. Amnesty internationale déplore au minimum 12 morts. Le lendemain de cette répression sanglante, de nombreux bâtiments sont incendiés. Le mouvement s’arrête peu de temps après, les organisateurs jugeant les pertes humaines trop importantes parmi les manifestants.  Le SARS n’est pas supprimé mais réformé et prend désormais le nom de  SWAT (Special Weapons And Tactics Team). Le gouvernement ne reconnaîtra pas tout de suite sa responsabilité dans la mort des 18 manifestants du mouvement en deux semaines (marche et blocage pacifiste). 

La diaspora nigérienne organise des manifestations de soutien dans plusieurs pays occidentaux, comme Londres, Dublin, New York ou encore le Canada.  Des personnalités connues, politiques ou non (Rihanna, Joe Biden, Kanye West…) ont exprimé leur avis sur ce mouvement de révolte et condamne l’attitude du gouvernement nigérien vis à vis du SARS et des manifestations, ce qui a pour effet de sensibiliser la communauté internationale sur la situation nigérienne. 

Morts : 56

Dernière mise à jour : 02/10/2021

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